Pépé le Moko

Réalisateur : Julien Duvivier
Scénario d'après le roman d'Henri La Barthe (alias Ashelbé)
Adaptation et dialogues : Jacques Constant, Julien Duvivier, Henri Jeanson
Assistant réalisateur: Robert Vernay
Montage : Marguerite Beauge
Image : Jules Kruger et Marc Frossard
Son : Antoine Archimbaud
Musique : Vincent Scotto et Mohamed Yguerbouchen
Chanson: "Où est-il donc?" de Vincent Scotto, Carol-Decaye, interprétée par Fréhel
Décors: Jacques Krauss
Production : Paris Film, Robert et Raymond Hakim
Directeur de production: André Gargour
Année : 1936
Noir et blanc
Genre : Policier romantique

Avec :
Jean Gabin : Pépé le Moko, caïd, chef de bande, braqueur de banques
Mireille Balin : Gaby Gould, la belle parisienne
Line Noro : Inès, la maîtresse de Pépé
Lucas Gridoux : Inspecteur algérien Slimane
Fernand Charpin : Régis, l'indicateur
René Bergeron : L'inspecteur Meunier
Marcel Dalio : L'Arbi, un mouchard
Fréhel : Tania
Gilbert Gil : Pierrot, le jeune ami de Pépé
Gabriel Gabrio : Carlos, un homme de la bande
Saturnin Fabre : le grand-père
Roger Legris : Max, un homme de la bande
Gaston Modot : Jimmy, un homme de la bande
Olga Lord : Aïcha
Renée Carl : La mère Tarte
Charles Granval : Maxime Kleep, protecteur de Gaby
Philippe Richard : L'inspecteur Janvier
Jean Temerson : Mr Gravère, un ami de Maxime Kleep
Paul Escoffier : Le commissaire Louvain
Robert Ozanne : Gendron
* Georges Peclet : Barsac
Franck Maurice : Un inspecteur
Antoine Mayor : Un figurant dans le bled

Résumé :
La Casbah d'Alger dans les années 1930 présente un réseau inextricable de ruelles, de tripots clandestins et de louches trafics, mèlant toutes les origines.
Pépé le Moko, un truand de souche métropolitaine, y règne avec les membres de sa bande, narguant la police impuissante. Pour le capturer il faudrait qu'il quitte son fief, inaccessible aux forces de l'ordre. C'est à quoi s'emploie un autochtone, le rusé inspecteur Slimane. Profitant de l'idylle qu'a nouée Pépé avec une touriste, Gaby, et de la jalousie de sa maîtresse en titre, Inès, il attire le truand hors de sa tanière. Pépé, qui espérait s'embarquer pour la France, se suicidera devant les grilles du port.

Durée : 90 min
Tournage: Sète et Marseille, pour les extérieurs et dans les studios Pathé Cinéma
Première présentation le 28/01/1937



Anecdotes :
À la veille de la guerre, une psychose de l'échec s'abat sur la production et les mentalités françaises.
La typologie des personnages (le grand caïd, la petite fripouille, le commissaire retort, la femme fatale ... ) pourrait facilement tomber dans la caricature mais témoigne de cette génération en désarroi. Et les dialogues d'Henri Jeanson visent juste.
Quelques séquences, comme l'exécution du mouchard près du piano mécanique ou la descente de Pépé vers la mer, sont des morceaux d'anthologie.

Julien Duvivier (1896-1967) est un cinéaste déjà confirmé quand il tourne Pépé le moko. Il a débuté en 1919 et a à son actif de belles réussites commerciales : Poil de Carotte, La bandera, La belle équipe. Après la guerre, il signera encore quelques oeuvres de valeur : Panique, La fête à Henriette, Voici le temps des assassins.
Pépé le Moko fut ensuite adapté en 1938, sous le titre Algiers par John Cromwell, puis en 1948, sous le titre Casbah par John Berry. En 1949, le célèbre acteur comique italien Totò, pris la place de Jean Gabin dans un film parodique : Totò le Moko, de Carlo Ludivico Bragaglia.
Pépé le Moko a par ailleurs eu une influence déterminante sur Casablanca.

La grande chanteuse Fréhel joue le rôle d'une chanteuse oubliée du public — ce qu'elle est au moment du film — et y interprète « Où est-il donc ? », une chanson nostalgique qui évoque Paris et Jean Gabin interprète lui même dans ce film une chanson d'amour de ses débuts dans le music-hall à la Maurice Chevalier .



Note : 4/5
Un bon film qui ce laisse regarder